La Casa de Papel : le braquage parfait
Huit criminels sont réunis par un homme surnommé le Professeur pour réaliser le plus gros braquage jamais vu. Son plan : entrer dans la Maison Royale de la Monnaie à Madrid, occuper les lieux pendant 11 jours afin d’imprimer le plus de billets possible, puis repartir avec le butin. Un braquage sans voler personne et sans faire de victime, autrement dit le braquage parfait…
Attention, risque de spoilers si vous n’êtes pas à jour dans la série !
En commençant la série, j’ai été surprise de constater que le braquage commence dès le premier épisode, alors que l’équipe de braqueurs et « El Profesor » s’y préparent pendant plusieurs mois. Mais l’action est entrecoupée de flashbacks qui nous montrent la préparation, et les relations entre les braqueurs aux noms de villes. Ainsi on découvre toujours des choses concernant les personnages, leur personnalité, leur passé, sans que les flashbacks soient trop nombreux ou inutiles.
J’ai bien accroché aux premiers épisodes, mais j’ai trouvé que c’est à partir du moment où le braquage est bien engagé et que le face-à-face avec la police commence que cela devient vraiment intéressant. C’est une véritable partie d’échecs qui s’engage, et plus particulièrement entre le Professeur et Raquel, l’inspectrice chargée de l’enquête. Chacun pense avoir un coup d’avance, et le Professeur n’hésite pas à sacrifier des pions.
Il y a de nombreux rebondissements, le Professeur et Raquel sont tous les deux très perspicaces, et c’est passionnant à regarder. Il est difficile de ne pas lancer l’épisode suivant quand on vient d’en finir un, c’est très addictif et il y a souvent des cliffhangers.
Ce que j’aime aussi beaucoup dans La Casa de Papel, ce sont les personnages, ils sont tous intéressants, avec chacun leur histoire personnelle et leurs motivations. On peut changer d’avis sur eux en cours de route, les voir sous un jour nouveau en fonction de leurs actions ou de ce qu’on découvre de leur passé. (Combien de fois j’ai pu changer d’avis sur Berlin !).
J’ai adoré suivre les aventures de ces preneurs d’otages aux masques de Dali pendant toute la 1ère partie de la saison, et c’est avec beaucoup d’impatience que j’ai attendu la suite. Mais je dois dire que la 2ème partie m’a moins convaincue. En particulier à cause de quelque chose qui ne m’avait pas particulièrement dérangée au début, mais qui est devenu beaucoup trop agaçant par la suite : c’est que le Professeur a pensé à tout.
Il a presque tout prévu, sauf dans de rares cas où il est contraint d’improviser, comme à la casse ou avec le policier de la scientifique. Certes c’est le cerveau de l’opération, mais il a énormément de chance, il s’en sort toujours quoi qu’il arrive, même quand il se retrouve au commissariat. Il a envisagé quasiment toutes les possibilités, les réactions de la police et des otages, et au bout d’un moment on n’est plus surpris. On sait qu’il va encore s’en sortir, et on arrive à deviner ce qui va se passer.
Au niveau des braqueurs, c’est un peu différent, il y a plus d’imprévus. Mais on sait que le Professeur va réussir à les sortir de là, même quand la situation semble désespérée, comme par exemple quand Tokyo est emmenée en prison. La seule chose qu’il n’avait pas prévue, c’est de tomber amoureux de Raquel, alors qu’il s’était rapproché d’elle dans le but d’obtenir des informations sur l’enquête.
Quant à la fin, je n’y avais pas trop réfléchi, mais malgré leur plan parfait je ne les voyais pas s’en sortir. Un tel braquage, ça ressemble à un rêve un peu fou et idéaliste, même avec le meilleur plan du monde et le Professeur aux manettes. Le suspense dure jusqu’au dernier moment, avec l’intervention de la police, et les braqueurs n’en sortent pas tous indemnes, mais les survivants parviennent pourtant à s’enfuir. Le Professeur aura décidément eu de la chance jusqu’au bout. Même Raquel vient le rejoindre un an après.
Avec une telle fin, qui conclut l’intrigue, difficile d’imaginer que La Casa de Papel puisse avoir une suite. Et pourtant, en raison de l’énorme succès de la série espagnole depuis son arrivée sur Netflix, la plateforme de SVOD a décidé de produire une suite, prévue pour 2019. Pour ma part, une autre saison ne me semble pas nécessaire, surtout si c’est juste pour surfer sur le succès d’audiences de la série. Il faudrait que cette suite ait vraiment un intérêt d’un point de vue narratif, qu’elle parvienne à se renouveler. Affaire à suivre.
Je vous laisse avec Bella Ciao, que j’ai eue dans la tête pendant presque toute la rédaction de cet article :