Le Temps des framboises : se rapprocher après un deuil

Une série québécoise dans la sélection du Festival Séries Mania, évidemment, elle était dans mon planning ! D’autant plus qu’elle a été co-créée par Florence Longpré, déjà à l’origine de M’entends-tu ? (découverte elle aussi à Séries Mania). Et comme souvent avec les séries québécoises, je n’ai pas été déçue.

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Le Temps des framboises suit Elisabeth, qui au début de la série, perd son mari John, décédé subitement. Elle affronte cette épreuve aux côtés de ses fils, Junior et William, de sa belle-famille, qu’elle tolère à peine en temps normal, et des travailleurs saisonniers de la ferme.

Les 2 premiers épisodes que j’ai pu voir comportent évidemment, vu le sujet, des moments tristes, mais pas seulement. Parce que perdre un proche ne se manifeste pas uniquement par la tristesse, et surtout, on ne le vit pas tous de la même manière.
Un deuil, c’est aussi se sentir perdu, ne pas savoir comment se comporter dans cette situation (comme Junior, qui ne sait pas s’il doit aller à son match de football), avoir des questionnements futiles (la belle-famille qui n’arrive pas à se décider sur le choix des salades pour le buffet).
Il y a également beaucoup d’humour dans ces 2 épisodes, des moments drôles, gênants (la carte de condoléances, la chanson).

Au-delà du deuil, c’est une série sur des personnes qui ne sont pas du même monde, mais qui vont petit à petit mettre de côté leurs différences et se rapprocher.
Ainsi, Elisabeth, qui travaille dans un bureau en ville, ne connaît rien à la ferme de la famille de John, et ne s’y est jamais vraiment intéressée. Pire, elle en parle avec un ton condescendant, presque méprisant : « C’est pas la ferme qui paye le loyer ». Elle ne connaît pas non plus les noms des travailleurs, qui pourtant vivent juste à côté.
Ces ouvriers, justement, parlent l’espagnol, contrairement à la famille de John, qui alterne entre le français, l’anglais et la langue des signes québécoise, William étant sourd. La langue est donc une autre barrière.

Des personnages qui se mélangeaient très peu auparavant, et vont apprendre à franchir le fossé qui les sépare. Les deux scénaristes nous ont d’ailleurs précisé à l’issue de la projection, que les personnages vont passer par beaucoup d’étapes avant de s’entendre.

Comme souvent dans les séries québécoises que je regarde, Le Temps des framboises m’a marquée par l’authenticité, la justesse des personnages, des situations, des émotions. Elle sonne vrai, tout simplement.

 

Une très belle découverte, qui sera diffusée à partir du 14 avril au Québec, et on espère un jour en France.

 

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